Le silence des églises... Silence! On tire!

"France 2 rediffuse ce mercredi 13 avril (2016) à 20h55 le téléfilm Le Silence des églises, inspiré de faits réels. "

Mais bien sûr! Voilà que la chaîne publique fait ses gorges chaudes en "prime time" (beurk! quel affreux anglicisme!)", d'une liste nauséabonde de "faits divers" qui font monter l'audimat! Alors que "le scandale" de l'omerta de l’évêché de Lyon, "capitale des Gaules", sur les déviances de prêtres catholiques, fait le délice des journaleux-mateurs-voyeurs à la solde d'on ne sait quelle obédience intellectuelle, il est aisé (et juteux?) de programmer un téléfilm (fort bien réalisé et à l'interprétation impeccable, au demeurant), qui "relate" (avec brio), une affaire aussi scabreuse que moralement contestable: la vengeance meurtrière d'un ex-gamin en mal de reconnaissance de "victimisation" face à un ecclésiastique aux mœurs dissolues et inavouables.

En France, l'opinion publique - le politiquement correct -, se targue d'être abolisseur de la peine de mort... Mais dans cette même France - qui cumule ses contradictions-, on se plaira à applaudir un jeune homme qui, des années après avoir vécu une relation que "la morale désapprouve" (comme on disait encore, il y a trente ans) avec son maître de chœur (et de corps), décide de l’occire à l'arme à feu...

Ce téléfilm est doublement malsain : il exhibe complaisamment (bien qu'avec une certaine pudeur) une situation on ne peut plus troublante et, de fait, répréhensible, et il en rajoute en justifiant insidieusement la vengeance d'une âme blessée au motif que son ex-protecteur pervers mérite la mort!

Facile à un scénariste en recherche d'audimat - et désireux de faire dans le consensuel -, d'utiliser des faits authentique (ce film est "inspirée" d'une histoire vraie" - sic), de les amalgamer avec des poncifs faciles à mettre en images, en utilisant les clichés les plus éculés du genre...

Le sujet abordé ici l'est avec complaisance dans un pathos mielleux, avec un scénario manifestement concocté par une production désireuse de caresser le téléspectateur dans le sens du poil - participant ainsi à nourrir des fantasmes propres à disqualifier l’Église catholique - c'est dans l'air du temps.

Des familles irresponsables, naïves, qui confient leur gosse aveuglément à des "tuteurs" déguisés en anges de lumière, cela se trouve dans tous les corps de la société...

Mais il s'agit là d'un autre sujet - moins "vendeur".