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Billets d'humeur d'un cine-télé-spectateur

Insoupçonnable... et à vomir!

 

flashback

 

Insoupçonnable...

Quant la télé publique

fait dans l'infect!

 

Vu à la télé le 2 décembre de l'an de grâce 2011, un téléfilm dont la qualité d'interprétation et de réalisation sont inversement proportionnelles à la bassesse nauséabonde de l'argument fictionnel...

 

Ici même, occasionnellement, je loue les mérites du "service public" audiovisuel. Ici même, aujourd'hui, je vilipende le téléfilm susmentionné, qui est un infect breuvage concocté avec le ramassis de tout ce qu'il y a de plus vomitif dans notre société.

 

Un service public odieux-visuel

 

Je m'explique. Voilà que les scénaristes Mikaël Ollivier et Franck Thilliez mettent en scène un personnage (la femme-épouse d'un commissaire de police) qui s'est investie de la mission de justicière pour liquider, sans autre forme de procès que l'évocation de sa haine des violents et des pervers, les individus (tous des hommes: c''est du sexisme!) qu'elle a jugés indignes de vivre. tout y passe avec les lieux communs d'usage sur le zinc des comptoirs: les maris qui battent leur femme, les pères incestueux, les pervers sexuels qui s'en prennent aux fillettes... Avec cet alibi là, tout est permis: on assomme et enterre vivant, on balance dans l'escalier, on shoote à mort à grands renforts de drogues... C'est vite fait. C'est "propret". C'est "régulier" et c'est... légitime! De surcroît, cette "super-woman" du crime de sang, "justifiée" dans ses actes barbares par des flashbacks complaisants, est une respectable pratiquante catholiquee, qui prie avec ferveur et fait chanter la chorale paroissiale - au-dessus de tout soupçon.

 

Pour faire avaler la pilule "en douceur" - si j'ose dire -,  ou plutôt sans réticences (ben, voyons), on utilise la médiatique image-symbole de la femme violée par son pater quand elle avait dix ans... Alors, n'hésitons-pas! Agissons. Empoisonnons. Saignons. Ecrasons. cela me fait penser à ce "groupe" de sauvages "bon chic bon genre" qui, sur Facebook, déclarent haut et fort vouloir pendre "par les couilles" certaines gens aux mœurs contestables. Cela me fait aussi penser au sujet abordé dans The lord of the flies° (Sa majesté des mouches), où le meurtre barbare est utilisé comme moyen de se débarrasser des gêneurs..., et cela en toute "normalité" par des gosses qui ont grandi... dans un milieu très chrétien.

 

Les scénaristes ont (tout de même) la joyeuse idée (!) de compter parmi ses victimes un homme, bon mari, totalement innocent de ce "qu'on"  l'accuse: sa compagne veut tout simplement se débarasser de lui pour baiser librement sa copine lesbienne. Notre justicière, armée de son épée vengeresse, accomplira le crime que la femme homosexuelle sans scrupule n'osait pas faire: une manipulation (pas très sympa pour les lesbiennes!). Façon, pour le scénariste, de se dédouaner de son apologie de la justice personnelle et de la condamnation à mort non pour les homicides, mais réservée aux pervers: l'appel au meurtre légitimé par un consensus sans faille.

 

Les acteurs sont impeccables de crédibilité. La réalisation (Benoît d'Aubert) est efficace. Quel dommage que tant de talent soit asservi à la cause d'un récit aussi scabreux qu'indigeste - que j'ai continué à suivre précisément à cause de la réussite artistique de l'ensemble, et d'une certaine génialité dans le conflit scénarique (l'épouse du commissaire est la tueuse-psychopathe en série... qu'il recherche!).

 

 

© France 2 dossier de presse

 

Cristina Reali (Valérie la tueuse) et François Berléand (le commissaire) sont remarquables d'authenticité. La première nous fait froid dans le dos, le second nous émeut par sa souffrance quand il découvre le pot... au sang.

 

Mais je n'ai cessé de me dire: Berléand (comédien que j'adore), comment as-tu pu te fourvoyer dans une fiction aussi répugnante!

 

 

Insoupçonnable... et à vomir!
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